Les références

Depuis le prix Nobel d’économie accordé en 2009 à Elinor Ostrom, les communs ont donné lieu à de nombreux ouvrages de vulgarisation et d’approfondissement du concept. Je ne prétends pas avoir tout identifié et encore moins avoir tout lu, mais je me propose de partager avec vous la liste des livres qui m’ont permis de comprendre un peu mieux ce dont il s’agissait.

J’ai également collecté de nombreux articles universitaires ou militants parmi une publication abondante dont je vous propose une sélection en téléchargement. Il y a enfin plusieurs sites Internet qui traitent des communs et dont j’indique les liens ci-dessous

Petite bibliographie

Le « grand œuvre » d’Elinor ! Elle s’y efforce de montrer que, depuis longtemps et presque partout dans le monde, des collectivités ont pu et peuvent encore gérer — de manière économiquement optimale — des biens communs (comme des ressources naturelles), à travers la création d’« arrangements institutionnels ». À côté de la gestion par des droits de propriété individuels ou par l’État, il peut ainsi exister un troisième cadre institutionnel efficace dans lesquels des communautés gèrent collectivement des biens communs. Elle a ainsi montré que ces arrangements institutionnels avaient permis la gestion collective de nombreux écosystèmes sans conduire à leur effondrement.

De mon point de vue, ce petit livre de David Boillier est le plus accessible à qui veut découvrir et comprendre la notion des communs. « La notion de communs recouvre l’ensemble des ressources dont chacun peut jouir librement : l’eau, la terre, les forêts, mais aussi les créations artistiques, l’information ou la culture. Si ce patrimoine est aujourd’hui menacé, il peut, exploité de façon collective et responsable, représenter une solution aux problèmes économiques contemporains. »

Un essai centré autour des communs, qui constituent un espoir de transformation sociale à partir d’institutions et d’entreprises qui proposent des ressources en accès ouvert. Développe une réflexion sur les potentialités qu’offre le renouveau de ces communaux collaboratifs

Partout dans le monde, des mouvements contestent l’appropriation par une petite oligarchie des ressources naturelles, des espaces et des services publics, des connaissances et des réseaux de communication. Ces luttes élèvent toutes une même exigence, reposent toutes sur un même principe : le commun. Pierre Dardot et Christian Laval montrent pourquoi ce principe s’impose aujourd’hui comme le terme central de l’alternative politique pour le XXIe siècle : il noue la lutte anticapitaliste et l’écologie politique par la revendication des « communs » contre les nouvelles formes d’appropriation privée et étatique ; il articule les luttes pratiques aux recherches sur le gouvernement collectif des ressources naturelles ou informationnelles ; il désigne des formes démocratiques nouvelles qui ambitionnent de prendre la relève de la représentation politique et du monopole des partis

Que sont les « communs », les « biens communs », les « patrimoines communs », les « choses communes » ? Ces notions sont fortement mobilisées aujourd’hui dans nombre de disciplines des sciences sociales et actions de citoyens. Leur poussée traduit une évolution des pratiques sociales : sous la pression de la crise écologique et de la transformation numérique notamment, les biens seraient davantage mis en partage. Logiciel libre, encyclopédie et habitat participatif, vélos ou voitures en usage successif, entreprise qui serait le « bien commun » de toutes les parties prenantes : les notions des communs intéressent les domaines de la culture, de la protection de l’environnement, de l’urbanisme, de la santé, de l’innovation, du travail, etc. La mobilisation est intense car elles autorisent à penser le changement social sur la base d’un réinvestissement du collectif, des communautés, de l’usage et du partage. Elles permettent de proposer des réinterprétations des valeurs fondatrices des sociétés contemporaines tels le rôle de l’État, de la propriété et des formes d’expression de la démocratie. Elles appellent à la fois une réflexion théorique, un débat politique et se concrétisent dans des expériences citoyennes. Ce dictionnaire, à mi-chemin entre le vocabulaire et l’encyclopédie, se veut un outil de compréhension de l’ensemble de ces phénomènes.

Recueil d’articles de l’auteur, spécialiste des technologies de l’Internet et de la culture numérique, sur la notion de « communs », les pratiques collaboratives et l’organisation de communautés pour gérer les ressources partagées. La première partie est consacrée à la théorie des biens communs, la seconde aux communs de la connaissance et leurs enjeux pour les bibliothèques

Cet ouvrage montre comment nous sommes entrés dans une phase nouvelle, celle de l’enracinement des communs dans la société, de leur extension à des domaines sans cesse élargis de la vie sociale et de leur pérennisation dans le temps. Car les auteurs partagent cette conviction : le commun n’est pas destiné à venir compenser les déficiences d’un monde capitaliste et marchand. Instrument d’une citoyenneté refondée, le commun comme les hybrides auxquels il ne peut manquer de donner lieu (mutuelles de travail, coopératives «ouvertes», plateformes numériques, etc.) ont vocation à se déployer comme formes économiques majeures, au service du bien commun.

L’eau, l’air, les ressources naturelles et les fonds marins, certains médicaments, le spectre hertzien, le numérique… peuvent être analysés comme des « biens communs ». Nécessaires à tous, il convient d’en offrir l’usage à chacun. Mais par quels outils ? Si, au Moyen-Age, il existait des biens communaux et des droits d’usage, comme celui des forêts, le droit moderne occidental a fait de la propriété, publique ou privée, la pierre angulaire de tous les rapports entre les personnes et les choses. Après la chute du Mur, la privatisation des biens a même fini par devenir le dogme. Avec parfois des dérives dramatiques : ainsi, en Bolivie, la privatisation de l’eau au cours des années 2000 a eu pour conséquence de soulever une véritable révolte des populations locales. Suite à la « guerre de l’eau » dite de « Cochacamba », cette ressource y est désormais un bien commun, et la constitution bolivienne est une des premières à reconnaître cette notion. Comment régler les droits d’accès et la protection de certains biens que l’on considère comme essentiels pour la survie de l’espèce ! Quels mécanismes juridiques utiliser pour en protéger et en partager l’accès ? Si penser les biens communs est une absolue nécessité, c’est aussi une impasse intellectuelle de notre droit, qui ne dispose pas de réponses satisfaisantes dans ses catégories classiques.

Et si un fleuve, Loire et les divers éléments terrestres écrivaient une constitution ? Et si les entités naturelles, rivières, montagnes, forêts, océans, glaciers et sols… étaient, à force d’exploitation, de prédation, en voie d’inventer leur grammaire, exigeant leur représentation ?